Le temps qui reste...
Un vendredi après midi de relax ; c'est tout que je demandais après avoir passé des journées entières à préparer mon exposé pour le séminaire d'histoire médiévale. Le matin j'avais justement eu cet exposé et tout s'était bien passé ; maintenant je méritais un moment de tranquillité, rien qu'à moi et c'est pour cette raison que j'ai décidé d'aller au cinéma pour voir Le temps qui reste. Je n'aurais jamais cru que ce film m'aurait donné l'inspiration pour écrire un article, et pourtant me voilà, en train d'étaler, une fois de plus, mes réflexions et mes points de vue.
Résumée en quelques lignes, l'histoire de Le temps qui reste est assez simple, mais pas pour autant naïve et dépourvue d'intérêt ; Romain (un autre Romain :S), jeune photographe de 30 ans, tombe dans les pommes lors d'un shooting. Amené à l'hôpital il découvre qu'il a un cancer généralisé et qu'il n'a plus que quelques mois à vivre (en fait il réfuse de suivre des traitements de chimio-thérapie). Le fils est donc le récit de ces derniers mois de Romain qui cherche à "faire la paix avec le monde". Ce n'est pas toujours évident pour lui car il ne veut pas dire aux gens qu'il va mourir et donc les gens sont surprises face à sa conduite un peu "bizarre".
Donc voilà pour le résumé. Je peux dire d'emblée que ce film est bien dérangeant et que j'ai adoré ; le personnage de Romain (d'ailleurs j'ai oublié de le dire, mais notre cher Romain il est homo) est vraiment dérangeant et j'ai beaucoup réfléchi par rapport au fait de savoir qu'ils nous reste X temps à vivre ; je me suis demandé comment je m'y prendrais si j'étais à sa place. C'est difficile d'imaginer... Je pense en tout cas que j'essayerais de faire comme il fait dans le film, c'est à dire que je ne le dirais à personne. Je pense que c'est parce que j'estime avoir ma dignité et je ne voudrais pas qu'on passé les derniers mois de ma vie à me compatir...
En plus ce n'est pas quelque chose de facile à dire : je m'imagine débarquer un jour au foyer et dire à mes amis "écoutez, en fait j'ai un truc à vous dire, il me reste deux mois à vivre". ça serait horrible !
Je pense que face à une telle nouvelle ça doit être difficile de réagir de façon positive dès le début ; je crois qu'au début j'aurais assez de mal à encaisser le coup, mais que je pourrais réagir assez bien après quelques jours de "déprime". Donc voilà, après cette déprime qu'est-ce que je ferais ? Ben probablement je chercherais à mettre de l'ordre dans ma vie... Je rédigerais mon testament et une lettre pour tous mes amis plus proches et les membres de ma famille pour leur expliquer les raisons de mon silence et tout. Je vais aussi probablement écrire des mémoires, faire un tri des photos qui représentent le mieux ma vie et les leguer à tous ceux qui voulaient. Et puis je pense que je laisserais à tout le monde l'adresse de ce site, pour qu'ils viennent lire et découvrir des facettes de moi qu'ils n'auraient pas conné de mon vivant.
Cependant tout ne peut pas être reglé en quelques mois... Et c'est dommage. Je pense que c'est bien de regler tous les conflits avant de s'en aller, de dire aux êtres chèrs qu'on les aime et probablement c'est important de dire la même chose aux personnes qu'on a détésté et qui nous ont détésté.
En tout cas c'est vraiment une situation particulière... normalement la mort nous frappe quand on ne l'attend pas (bon quand on a 99 ans on l'attend probablement plus que les autres) et donc souvent on n'a pas le temps de mettre de l'ordre à notre vie. Ceci me rappelle un mail que j'avais reçu il y a quelques temps (en fait je l'ai reçu plusieurs fois), un mail qui parlait justement d'un homme qui choisissait les vêtements pour sa femme qui venait de déceder. Il tombe sur un sous-vêtement qu'il lui avait offert pour leur anniversaire de mariage et que la femme n'avait jamais mis parce qu'elle le trouvait trop beau et voulait le garder pour une occasion spéciale. Et c'est là que l'homme se dit que celle-ci était bel et bien une occasion spéciale. En quelques mots le mail continuait sur le ton "n'hésite pas à mettre ta nouvelle robe, n'attend pas une occasion spéciale, tous les jours sont des jours spéciaux"... C'est un peu le même message qui est contenu dans l'expression latine Carpe Diem...
Donc à chaque jour il faut en profiter au maximum et être en paix avec le monde car on n'a pas tous la chance de savoir quand on va mourir... quoique il peut y avoir des gens qui estiment que celle-ci n'est pas une "chance" mais plutôt une malédiction... A chacun de voir. Moi j'ai juste rélevé ce message et ce sujet car dans Le temps qui reste il m'a beaucoup frappé et ému.
Impressive
Ecrit par Impressive, le Dimanche 11 Décembre 2005, 17:33 dans la rubrique "Le Journal Intime".