Mylène Farmer - Avant que l'ombre...
--> le texte décortiqué
C'est la chanson d'ouverute de l'album éponyme. Dès la première fois que j'ai écouté Avant que l'ombre... je l'ai trouvé très intéressante ; côté musique le piano, un instrument que j'adore, domine largement la partie instrumentale de la chanson, et côté paroles j'ai tout de suite réconnu la Mylène Farmer que j'ai appris à apprécier. Mais il m'a quand même fallu un bon moment pour comprendre ce que Mylène voulait nous dire... il y avait des parties qui m'échappaient, jusqu'à l'autre nuit ; je n'arrivais pas à m'endormir, et j'ai commencé à écouter un peu de musique et voilà qu'écoutant Avant que l'ombre... tout à été soudain plus clair. Maintenant j'ai à peu près compris et je veux partager mon interprétation avec vous.
AVANT QUE L'OMBRE
(paroles : Mylène Farmer / musique : Laurent Boutonnat)
Apreté des sons
Tourmente des vents
Mémoire
Qui m'oublie, qui me fuit
Jésus ! J'ai peur
Jésus ! De l'heure...
Qui me ramène
A des songes emportés,
A des mondes oubliés, oh
Jésus ! J'ai peur
De la douleur...
Des nuits de veille
Mémoire inachevée
Qui ne sait... où elle nait
Avant que l'ombre, je sais
Ne s'abatte à mes pieds
Pour voir l'autre côté
Je sais que... je sais que... j'ai aimé
Avant que l'ombre... génée
Ne s'abatte à mes pieds
Pour voir l'autre côté
Je sais que j'aime, je sais que j'ai...
Jésus ! J'ai peur
Oh ! Jésus ! Seigneur !
Suis-je coupable ?
Moi qui croyait mon âme
Sanctuaire impénétrable
Jésus ! J'ai peur
Jésus ! Je meurs
De brûler l'empreinte
Mais laisser le passé redeve...nir le passé
Avant que l'ombre, je sais
Ne s'abatte à mes pieds
Pour voir l'autre côté
Je sais que... je sais que... j'ai aimé
Avant que l'ombre... génée
Ne s'abatte à mes pieds
Pour voir l'autre côté
Je sais que j'aime, je sais que j'ai...
Jésus ! J'ai peur
Jésus ! De l'heure...
Qui me ramène
A des songes emportés,
A des mondes oubliés, oh
Jésus ! J'ai peur
De la douleur...
Des nuits de veille
Mémoire inachevée
Qui ne sait... où elle nait
Le texte parle très probablement de quelqu'un qui est arrivé à la fin de sa vie : je pense que le "Jesus ! Je meurs" ou encore le deuxième couplet "Jesus ! J'ai peur / Jesus ! de l'heure / qui me ramène / A des songes emportés / A des mondes oubliés" sont des éléments assez clairs pour le dire. Je suis donc tenté de penser que "l'heure" est la dernière heure. Les "songes emportés" sont à mon avis tous ces rêves qu'au cours de notre vie on oublie.
Et encore, une autre preuve du fait que cette personne est probablement mourante c'est le refrain : "Avant que l'ombre, je sais / ne s'abatte à mes pieds / pour voir l'autre côté [...]". C'est vite vu : "l'autre côté" est très probablement l'au-délà.
Donc le personnage de la chanson est en train de mourir et il ne vit pas bien ce moment "Jésus ! J'ai peur". Déjà il faut remarquer que jamais dans une chanson de Mylène, Jésus avait été invoqué de façon si claire et puissante. Cette personne a peur, peur des "mémoires". Et c'est justement le fil conducteur de la chanson : la personne se meurt et les souvenirs de sa vie les "mémoires" viennent hanter ses "nuits de veille" ; je pense que tout le monde a déjà vécu ça : il y a des nuits durant lesquelles on n'arrive pas à dormir et alors nos mémoires nous viennent à l'esprit, on se rappelle des bons moments, mais aussi des mauvais souvenirs.
Et c'est probablement de ces mauvais souvenirs que le personnage de la chanson à peur : au tout début c'est "[l']âpreté des sons" et la "tourmente des vents", ensuite il y a la "mémoire inachevé".
Tout semble finalement se rattacher à l'amour. Dans le refrain le personnage dit "Je sais que... je sais que... j'ai aimé", comme s'il voulait se persuader qu'il avait vraiment aimé, comme si il en était pas convaincu. Ensuite il se demande s'il est coupable parce qu'il croyait "[son] âme sanctuaire impénétrable". Est-ce que le fait que cette "âme" était considérée comme un "sanctuare impénétrable" aurait empêché à notre personnage de tomber amoureux ? Il est fort probable ; donc tout à coup ceci justifie sa peur de la mort et de voir ressurgir ses mémoires : tout à coup le personnage se rend compte qu'il a toujours été seul et ce constat n'est pas heureux...
Pour finir cet effort interprétatif, je veux aussi essayer de voir qui pourrait être le personnage qui est décrit dans la chanson : or ça ne pourrait pas être Mylène, car elle n'est pas sur le point de mourir (Dieu merci). Mais au même temps, Mylène écrit souvent des chansons sur elle-même et je suis presque tenté de voir cette chanson comme une réfléxion de Mylène sur son propre destin, sur sa propre mort. Ce ne serait pas la première fois qu'elle parle de la mort et pourquoi pas imaginer les derniers instants de sa vie ? Est-ce qu'elle considérait son âme comme un sancturaire impénétrable ? Je ne sais pas, mais je serais presque tenté de voir cette chanson comme une espèce d'auto-avertissement du style "si tu continues comme ça tu va te retrouver comme ça ! Rend ton âme plus accessible, laisse les gens s'approcher de toi !". Mais là je pousse probablement l'interprétation trop loin.
Voilà, j'attends vos réactions
Impressive
Et encore, une autre preuve du fait que cette personne est probablement mourante c'est le refrain : "Avant que l'ombre, je sais / ne s'abatte à mes pieds / pour voir l'autre côté [...]". C'est vite vu : "l'autre côté" est très probablement l'au-délà.
Donc le personnage de la chanson est en train de mourir et il ne vit pas bien ce moment "Jésus ! J'ai peur". Déjà il faut remarquer que jamais dans une chanson de Mylène, Jésus avait été invoqué de façon si claire et puissante. Cette personne a peur, peur des "mémoires". Et c'est justement le fil conducteur de la chanson : la personne se meurt et les souvenirs de sa vie les "mémoires" viennent hanter ses "nuits de veille" ; je pense que tout le monde a déjà vécu ça : il y a des nuits durant lesquelles on n'arrive pas à dormir et alors nos mémoires nous viennent à l'esprit, on se rappelle des bons moments, mais aussi des mauvais souvenirs.
Et c'est probablement de ces mauvais souvenirs que le personnage de la chanson à peur : au tout début c'est "[l']âpreté des sons" et la "tourmente des vents", ensuite il y a la "mémoire inachevé".
Tout semble finalement se rattacher à l'amour. Dans le refrain le personnage dit "Je sais que... je sais que... j'ai aimé", comme s'il voulait se persuader qu'il avait vraiment aimé, comme si il en était pas convaincu. Ensuite il se demande s'il est coupable parce qu'il croyait "[son] âme sanctuaire impénétrable". Est-ce que le fait que cette "âme" était considérée comme un "sanctuare impénétrable" aurait empêché à notre personnage de tomber amoureux ? Il est fort probable ; donc tout à coup ceci justifie sa peur de la mort et de voir ressurgir ses mémoires : tout à coup le personnage se rend compte qu'il a toujours été seul et ce constat n'est pas heureux...
Pour finir cet effort interprétatif, je veux aussi essayer de voir qui pourrait être le personnage qui est décrit dans la chanson : or ça ne pourrait pas être Mylène, car elle n'est pas sur le point de mourir (Dieu merci). Mais au même temps, Mylène écrit souvent des chansons sur elle-même et je suis presque tenté de voir cette chanson comme une réfléxion de Mylène sur son propre destin, sur sa propre mort. Ce ne serait pas la première fois qu'elle parle de la mort et pourquoi pas imaginer les derniers instants de sa vie ? Est-ce qu'elle considérait son âme comme un sancturaire impénétrable ? Je ne sais pas, mais je serais presque tenté de voir cette chanson comme une espèce d'auto-avertissement du style "si tu continues comme ça tu va te retrouver comme ça ! Rend ton âme plus accessible, laisse les gens s'approcher de toi !". Mais là je pousse probablement l'interprétation trop loin.
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Impressive
Ecrit par Impressive, le Mardi 3 Janvier 2006, 12:42 dans la rubrique "Le Journal Intime".