Nous souviendrons nous
--> de vous ? de nous ?
Ce soir je suis un peu mélancolique et je soumets ici les paroles d'une chanson de Mylène. C'est un titre qui ne fait pas partie de ce groupe de chansons que tout le monde connaît : ce n'est pas une Désenchantée, même si elle est tirée du même album qu'elle; ce n'est pas non plus une Sans contrefaçon ou une Pourvu qu'elles soient douces. Elle n'a même pas été single ; elle n'a pas eu droit à un video clip ou a des remixes (honnêtement ceci n'est pas trop mauvais ; je n'aime presque aucun des Remixes des chanson de Mylène car j'estime qu'ils meurtrissent la version originale). Cette chanson, timide et discrète a tout simplement été choisie pour clore l'album L'autre.... Les fans de Mylène auront à ce point compris que je parle de la superbe Nous souviendrons nous, une petite perle de la discographie farmerienne que je ne peux qu'adorer.
Le texte n'est pas aussi élaboré que celui de ses soeurs (les autres chansons de L'autre... donc), mais les paroles sont la pour frapper où il faut. Elles arrivent directement au coeur et on se retrouve comme par enchantement dans le monde de Mylène. L'artiste arrive à exprimer beaucoup de choses en quelques mots et c'est ceci qui fait la puissance de cette chanson. Et puis la musique, avec le piano (qui produit des accords rendus fameux par la mythique Désenchantée). Mais là je vous laisse au texte et à la magie qu'il dégage :
Nous souviendrons nous
(paroles : Mylène Farmer, musique : Laurent Bautonnat)
Aux vies qui s'abaissent à voir la mienne
Je sais
Qu'il me faudra prendre congé d'elles
Un jour ou l'autre
Nos vies sont des larmes d'aquarelle
Nous ne sommes reliés qu'à nous mêmes
Et si je perds la foi
En nous, en tout
C'est bien malgré moi
Nulle prière
A chacun de nos pas
Je doute de tout
Nous souviendrons nous de vous
Aux vies qui ont soutenu la mienne
Je n'ai
Qu'un long monologue poudré de neige
A partager
Nos vies qui s'écoulent chaque jour saignent
Nous ne sommes reliés qu'à nous mêmes
Et si je perds la foi
En nous, en tout
C'est bien malgré moi
Nulle prière
A chacun de nos pas
Je doute de tout
Nous souviendrons nous de vous
C'est en tout cas une mélancolie différente que celle qu'on peut retrouver dans Rêver (ou dans Laisse le vent emporter tout) ; tout est beaucoup plus noir dans cette chanson (Nous souviendrons nous), néammoins il y a ce petit éspoir qui pointe la tête ; Mylène dit que malgré le fait de perdre la foi en "nous" et en "tout" elle/nous va/allons se/nous souvenir de "vous". Ce vous c'est ces "vies qui ont soutenu la mienne" et qui "s'abaissent à voir la mienne", des personnes à qui on a eu à faire et qui ont été plus ou moins importantes. C'est, il me semble, un texte sur les rélations humaines ; ce n'est pas toujours facile (les "larmes d'aquarelle" les vies qui "saignent"), mais ça fait partie de nous et on va se rappeler de toutes ces personnes qui ont croisé notre chemin, même si "nous ne sommes reliés qu'à nous mêmes". Un paradoxe peut-être ; on n'est reliés qu'à nous mêmes, mais on ne peut pas vivre seuls...
Voilà pour un petit effort interprétatif.
Impressive
Ecrit par Impressive, le Samedi 26 Novembre 2005, 23:50 dans la rubrique "Le Journal Intime".