Impressive Instants

A corps perdu vers la fin...

--> ... envie de pleurer

Un seul constat, et tout mon univers devient tout à coup instable et tout risque de me tomber sur la tête. Mon compte postal est vide... non il n'est pas vide ; il y a encore 5 .25 chf ! Mais où vais-je aller avec une somme pareille ? Je ne peux même pas la retirer du compte vu que le minimum c'est 20 francs. Donc voilà : je dois survivre avec ces cinq francs (que je ne peux pas utiliser) jusqu'au 25 novembre... En deux mots je suis fauché ! Ce n'est pas la première fois et je me rends compte qu'il n'y aurait pas trop de soucis à se faire... ce n'est que de l'argent ; il va et il vient ! Mais là c'est toute ma vie qui est instable.

J'ai beau dire que je vais bien, que j'aime bien être hyperbooké, mais là je perds le contrôle et ceci est une chose que je n'aime pas ! Je veux être le seul maître de ma vie et de mon destin, et en ce moment ce n'est pas du tout le cas. C'est vrai, je pourrais demander à mes parents de m'aider à resoudre ce petit soucis financier, mais après tout je ne me rejouis pas d'emprunter la "solution facile" ; encore une fois je serais, face à mes parents, celui qui n'a pas su gérer son argent comme il faut et encore une fois ils m'aideraient (parce qu'ils le feraient), mais encore une fois je me sentirais gêné et débile. Oui je me sens débile... pourquoi tout le mondre réussit à se modérer, à faire une bonne utilisation de son argent et pas moi ? Pourtant il ne me semble pas d'être particulièrement stupide ou idiot, mais voilà, il faut que je fasse plus gaffe...

J'ai envie de pleurer et je me dis "je n'ai plus d'argent, je n'ai plus d'argent, je n'ai plus d'argent,...". J'ai besoin de pleurer pour évacuer toute la frustration de ces premières semaines d'université : Je suis surchargé de boulot, je l'ai voulu et maintenant j'en paie les conséquences ; j'ai du mal à suivre, j'ai chaud, j'ai froid, je suis malade, je guéris et je retombe malade. Je ne veux pas perdre le contrôle... Pas pour ce qui concerne l'uni ! J'ai tellement bossé pour en arriver là et maintenant je ne veux pas tout perdre comme ça, d'emblée parce que je stresse à cause des cinq francs sur mon compte. Je m'en sortirai, d'une façon ou de l'autre... Je pourrais demander à mes amis de me faire des avances, et les rembourser ensuite, mais alors là je serai au bas de l'echelle au mois prochain... Non il vaut mieux serrer la ceinture jusqu'à la fin de ce mois, et repartir un peu plus solide le mois prochain. Je peux réussir si je fais gaffe... En plus il y a des gens qui me doivent toujours de l'argent et quelle meilleure occasion de leur demander ce qu'ils me doivent ?

Tout tremble et risque de s'ecrouler... Je voulais m'engager dans la societé qu'Alain et Thomas sont en train de créer : les Happy Gays qui devrait prendre la place de notre groupe... Mais comment m'engager dans un projet qui demande des responsabilités ? Je vais tout foutre en l'air si je m'y met ! Il vaut mieux que je donne tout de suite la démission de mon poste de membre du comité ; je vais toutefois garder celle de membre de l'association, mais je laisse mon poste de membre du comité à quelqu'un de plus capable et moins coincé. Je suis au bout de mes forces ; la santé va de pair avec cet épuisement moral... Je suis tout le temps fatigué, j'ai envie de dormir, de pleurer, de dormir et encore de pleurer. La fin se rapproche. Je vais bientôt craquer.

Et puis je ne parle pas de ma vie sentimentale ; peut-être un des points de ma vie où il semblait que j'allais quelque part. Avec le charmant David tout se mettait en route, gentiment, on s'écrivait, on se trouvait mignons et à long terme cette histoire pourrait aboutir à quelque chose de concret et solide. Mais comment m'engager dans une nouvelle aventure en ce moment où tout semble bousculer ? Je n'ai pas le temps, la force et peut-être l'envie de foncer... En plus au moment où mes sentiments semblaient fixés, voilà qu'une nouvelle personne fait surface dans le groupe et parvient à troubler mes dernières certitudes. Charmant, très charmant, avec des yeux magnifiques, on a tout de suite communiqué avec facilité (un peu comme il s'était passé avec Olivier à l'époque). Malheureusement je suis divisé entre David et ce garçon, Romain, sais savoir quoi faire. J'ai peur de me vautrer encore une fois, de plus que je suis sûr qu'avec Romain c'est l'échec assuré.

En gros je chute, je chute et je chute ; j'ai envie de pleurer, de pleurer une époque qui vient probablement de s'achever. C'était le moment de l'épanouissement d'Impressive... maintenant il y a une seule option possible : la chute et l'anéantissement... Je veux pleurer, mais je n'y arrive pas ; j'ai envie de pleurer et de me deséperer pour les belles choses que j'ai vécu depuis mon coming out et me dire que tout cela c'est le passé... Je suis là, je vous écris... il y a quelques jours je croyais que ce journal devenait de plus en plus inutile car je n'avais rien à vous dire, à vous communiquer, et voici que tout à coup je remercie Dieu pour avoir cette place où écrire mon chagrin.

La fin se rapproche, je suis fatigué, j'ai envie de pleurer...

Impressive

Ecrit par Impressive, le Dimanche 13 Novembre 2005, 17:39 dans la rubrique "Le Journal Intime".

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