Une vie, ma vie, la vie
Tout cet histoire qui a été déclenchée par le mail dont je parlais dans mon dernier article, m'a poussé à réfléchir pour essayer de donner une explication aussi claire que possible à ma vision de la vie et de l'existence humaine (déjà les deux termes pourraient être considérés comme synonimes mais j'estime qu'il y a une petite différence entre les deux). Dans cet article je cherche à recueillir mes idées à ce sujet ; c'est un point de vue, donc je ne veux pas que quelqu'un se sente blessé par ce que j'écris ici... Je respècte les avis qui sont différents du mien et cet article ne veut pas critiquer ces points de vue... Si vous êtes prêts, suivez-moi...
Dans mon journal j'ai souvent parlé de choses légères et peut-être naïves ; je vous parle tout le temps de mon Fantasme et au fond de mon coeur j'espère toujours d'avoir un jour ma chance avec lui. C'est naïf de croire en cela ? Probablement oui car le bon sens me dit dix-mille fois par jour que ce dont je rêve ne se produira jamais, mais alors pourquoi je perds mon temps à rêver de cela ? Ben j'imagine que c'est difficile d'expliquer pourquoi les hommes et les femmes ont des rêves, mais ce qui importe c'est que ces rêves nous permettent de garder un espoir, un petit peu de positivité par rapport à ce qui nous attend (l'avenir). Sans cela ça serait notre vie se résumerait à un "je nais, je grandis, je travaille et j'ai des tracas tous les jours et je meurs quand mon physique n'arrivera plus à suivre". On sait tous que notre vie se déroulera de cette manière... qui aura plus de chance vivra un peu plus longtemps que les autres, mais le terminus est le même pour tout le monde : la mort, ou l'anéantissement de toute existence.
Or face à cette certitude, on a deux choix principaux : soit on attend notre fin, jour après jour en se disant que ce dernier jour se rapproche de plus en plus, mais alors quelle vie nous attend ! Il y a malheureusement des gens qui vivent leur vie de cette manière : je pense là aux malades en phase terminale qui n'ont plus aucun espoir et qui sont conscients que leur vie arrive au bout ; c'est une vie affreuse celle de ces gens et souvent ce n'est même pas une vie (d'où tous ces débats sur l'éuthanasie dont je ne veux pas m'occuper ici). Le deuxième choix c'est de vivre notre vie, de se battre pour vaincre nos batailles quotidiennes, mais au même temps de se laisser une soupape qui puisse nous aider à évacuer les frustrations et le stress. C'est pour ça que les gens rêvent, ont des fantasmes et des attentes ? Est-cette attitude criticable ? Probablement oui, mais à mon avis c'est une attitude tout à fait conçevable et à laquelle j'adhère sans attendre une seconde.
Je disais au début de cet article que je parlais souvent de mes rêves et tout, mais, vous le savez bien, ce n'est pas toujours le cas. Des fois la vie réelle reprend le dessus et alors j'écris des articles qui parlent de mes soucis, de mes problèmes et des coups que je prends dans la gueule ; la vie est aussi faite de ceci, je ne peux pas le nier et j'en parle ici si j'estime que je dois me défouler ou bien si j'éstime que c'est quelque chose d'important qui m'a touché. Quand j'ai décidé de parler du fameux mail dans mon dernier article je l'ai fait car il m'a fait réagir et probablement il m'a poussé à me poser quelques questions ; or il faut savoir que je ne parlerais pas de tous les mails qu'on m'envoie avec des propos blessants (insultes, critiques et tout).
Je réagis, donc je vis, j'essaie de faire face à mes problèmes à ma manière... soit tout seul, soit avec mes amis, mais toujours dans l'optique d'un combat pour une vie meilleure... et voyons ? Serait-il defendu de rêver d'une meilleure vie pour nous et ceux qui nous entourent ? Dans sa chanson la plus connue John Lennon dit : "And you can say I'm a dreamer, but I'm not the only one" (Et tu peux dire que je suis un rêver, mais je ne suis pas le seul). Rêver, fantasmer, imaginer une existence meilleure que celle qu'on mène, un monde meilleur, ce ne serait-il pas un moyen de changer ce monde ? Combien de fois le rêve d'une personne à amené à des changements ? Le "I have a dream" de M.L. King n'a-t-il pas fait bouger les choses comme rien auparavant ? Et ce n'est pas qu'un parmi beaucoup d'exemples de comme un rêve puisse être la source d'un grand changement.
Donc est-ce que le fait de ne pas se morfondre sur les tracas quotidiens de la vie est-il vraiment à condamner ? Probablement le fait de rêver nous aide aussi à ne pas se laisser engloutir dans un méchanisme pervers qui aménerait l'homme à la destruction. Ce n'est pas au moment où on n'a plus de rêves qu'on n'a plus rien à perdre ? Ce n'est pas en ce moment que beaucoup de gens décident de mettre fin à leur vie ? Non je ne vais pas traiter le sujet du suicide ici car ceci pourrait m'améner très loin et l'heure se fait assez tarde, donc je vais gentiment conclure cet article en disant que finalement le fait que je rêve, je fantasme et autre ne veut pas dire que je suis incapable de vivre ma vie réelle... On a besoin d'une échappatoire de temps en temps, j'en ai besoin après huit ou dix heures de full immersion dans le "monde réel", mais les deux co-existent dans ma vie et il suffit de lire mes articles pour le comprendre... Je ne suis pas et je ne le serai jamais, quelqu'un qui arrive à porter un regard négatif sur l'ensemble de l'existence humaine car je perçois plein de raisons pour vivre notre vie jusqu'au bout... Après tout je suis quelqu'un de chanceux car dans ma vie il y a de l'espoir et si cela vous semble naïf, eh bien soit, c'est moi, c'était moi et ça sera moi jusqu'à la dernière seconde de ma vie.
Fin
Impressive
Ecrit par Impressive, le Mardi 20 Septembre 2005, 00:41 dans la rubrique "Le Journal Intime".
Commentaires
Eurydice
20-09-05 à 15:11
Je lis et en + c'est "Je suis en vie" à la radio ^-^
Tu as raison dans tout ce que tu dis. L'espoir c'est la vie. C'est quelque chose que je vois lorsque je cotoie la mort dans mon boulot, les gens en fin de vie. Ca pose réflexion.
Alors vivons, aimons, rêvons... jusqu'à la denrière seconde ^-^
Bizzz (bon je sais le comm est pas très utile, juste pour dire que je partage ton point de vue!)
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Patrick BÉRARD
25-09-05 à 05:04
Voici une réflexion philosophique et anthropologique de la vie sous forme de nouvelle littéraire.
Patrick BÉRARD
Constat d’une vie déroutée
1
Les ténèbres
Il fait toujours nuit. Partout où je vais, c’est le noir total, comme si les ténèbres m’avaient envahi. Plusieurs fois, j’ai rêvé de vous. Si seuls, vous étiez la proie du désir. Maintenant, ma candeur vous effraie. Je cours et je cours. Je cours toujours, sans cesse. Je cours vers vous, vers vos ténèbres. Il fait toujours noir. J’ai peur, mais peur de quoi ?
2
L’émergence
Vos regards me hantent, me rongent. J’ai besoin de parler de vous. C’est un désir que je réprime chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ma vie, si banale qu’elle semble être. Je me dois de raconter mon histoire, de m’expliquer. J’ai la faculté de percevoir les choses que les gens normaux ne ressentent habituellement pas. Écoutez-moi murmurer mon histoire, cette histoire qui émerge enfin de ma braderie de ressentiments.
3
La base
La parole n’a jamais été facile pour moi. Les mots m’ont toujours hanté. J’ai toujours bégayé, pourtant, les mots sont clairs dans mon esprit, mais ils sont incapables d’en émerger. J’ai dû suivre des cours de diction durant toute mon enfance pour corriger ce problème. De même, mon cercle d’amis était assez restreint. J’étais le souffre-douleur de tout et de tous. Quand on est gros et laid, ce n’est pas évident de se mêler aux gens. Il faut toujours faire face à la critique continuelle de ceux-ci. Aujourd’hui, je comprends que les laids sont pour les laids et que les beaux sont pour les beaux. Mais quand on est jeune, on ne comprend pas toujours cette vérité. On pense que tout est gratuit, que tout est naturel. Non, rien n’est gratuit et rien n’est naturel. Il faut forcer le cours naturel des choses. Il faut utiliser nos faims pour arriver à nos fins. C’est de cette quête de vie que je veux vous parler, de cette émergence vitale qui exulte de moi. Oui, il est possible d’arriver à nos fins, mais tôt ou tard, les faims nous enfoncent encore plus loin dans nos sombres ténèbres. Nous sommes alors tous perdus, confus. Je suis prisonnier de mes désirs.
4
Toi
Toi, je t’ai rencontré par pur hasard. Je t’ai attendu pendant toute ma vie. Tu es enfin parvenu jusqu’à moi. J’ai longtemps pensé que j’étais seul au monde. Toi, tu es ma source de vie. J’ai besoin de toi, de te raconter mes mensonges, mes vérités, tout. J’ai peur de te perdre, car je me ne comprends pas. Tu étais immergé dans mes profondeurs, dans mon sous-sol mystérieux. Mais, heureusement, tu as émergé de moi. Toi, je t’admire. Toi, tu es mon autre.
5
Le choix
La journée où j’ai choisi d’être quelqu’un d’autre a complètement bouleversé ma vie. J’ai dû abandonner plusieurs habitudes de vie. J’ai sombré dans l’espoir du mieux. J’ai mis ma vie, ma personne, en suspens. J’ai fait souffrir mon corps. J’ai poussé ses limites à l’extrême, jusqu’au point de le voir trembler d’angoisse et de désir. J’ai délaissé tout, même l’amitié, l’amour – même si je ne l’avais jamais connu –. J’ai admis que le bonheur résidait dans la métamorphose… mais c’est tout le contraire, la métamorphose réside dans le bonheur. Le choix était fait depuis longtemps déjà ; toi, l’ancêtre, je te quittais.
6
Elle
Elle, je la connais depuis presque deux décennies. Elle, elle m’a toujours accepté comme j’étais. Elle, elle m’a aimé comme on n’avait jamais aimé avant. Nous nous disions tout. Je l’ai toujours aimée, mais il est un jour venu le temps de s’éloigner un de l’autre. Je l’ai quittée pour ne pas la blesser davantage. Je l’ai quittée dans les pires moments. Elle, elle ne pouvait pas comprendre que je voyais en elle sa grande solitude d’être à mes côtés. Elle, elle ne se doute pas de ce qui m’anime aujourd’hui. Elle, elle est honnête. Elle, elle a la possibilité et le privilège d’être elle, seulement elle. Elle, elle est triste à mourir, mais elle ne le sait pas. Je ressens sa nostalgie. Nous sommes deux solitudes qui se noient dans l’espoir et le regret. Elle, elle est le fruit de ma dissidence. Elle, elle récolte, moi, je sème. Elle, juste elle dans ce monde.
7
Infatuation
Leurs démons me transpercent le cœur aujourd’hui. Comme je l’ai dis plus tôt, je perçois l’inaperçu. Je perçois toutes ces colères inavouées. Je perçois tous ces faux regards, toutes ces larmes qui ne coulent jamais de leurs yeux. Je perçois leur dérive vers le vide. Je perçois cette chaleur qui émane de leur corps refroidi. Je perçois la douceur de leur peau d’émeri. Je perçois la force de l’inutile. Je perçois le poids qu’ils portent sur leurs épaules. Oui, le monde est une perception. Rien n’est tangible. L’attente n’est pas une attente, elle est seulement une sensation de désir. Rien n’est rien.
8
Lui
Lui, il me fait peur. Il est mystérieux, indéchiffrable. Il lit en moi comme dans une boule de cristal. Il me berce dans son propre désespoir jamais guéri. A-t-il besoin de mes instances ? Il est mal en lui-même. Il fait toujours noir. Il se donne, je me repousse. Il ne voit plus la route, il y a trop de brouillard. Le chemin lui semble interminable, mais moi, je perçois et je sais qu’il va bientôt s’achever, ce chemin de déroute. Il connaît un grand secret jamais dévoilé. Il assiste à ma dérision, n’étant pas lui-même ma risée. Je lui accorde un respect sans conditions. Lui et moi, nous allons de villes en villes à la recherche d’un antidote à notre ennemi commun : le délaissement. Notre existence est une antienne. Lui, il me bouleverse, me transit… Lui, il se rend inextricable. Je lui dois ma nouvelle translucidité. Lui, il murmure des choses à mon oreille, des vérités si ineffables. Lui, j’apprends à le discerner. Lui, d’où vient-il ? Lui, pourquoi fait-il partie de ce monde paralysé de désarroi ? Lui, pourquoi doit-il constamment souffrir ? Lui, pourquoi est-il si près du lointain ? Lui, pourquoi perçoit-il les linéaments de mes contraintes ? Lui, il me transmet l’espoir de l’utilité. Lui, il me montre la complexité de la simplicité en général. Lui, il me donne le courage de poursuivre cette route si déroutée. Lui, il est un cadeau de Dieu fait de chair et d’os. Lui, il est périssable comme moi je suis éphémère. Lui, je l’apprécie aussi que Elle, mais d’un façon singulière. Lui, il est lui ; Elle, elle est elle. Lui, il est le mirage du miracle. Lui, il parvient à suivre ma course sans toutefois me devancer. Lui, il est le fruit de mes perceptions. Lui, il est lui.
9
Fixation
Je suis hanté par l’idée destructrice de tout perdre ce que j’ai bâti de mes mains. Le bonheur ne peut pas être éternel, il ne peut être qu’éphémère. Tout me semble momentané. J’ai peur des démons qui me poursuivent. J’ai peur de m’égarer à quelque part dans ce monde. L’anéantissement est nécessaire à la naissance d’un prochain bonheur. La dépossession est sans aucun doute la pire perception que je connaisse. Je suis envahi par ces idées infernales, je cours vers le bout du tunnel; mais, hélas, celui-ci est aussi une perception. Je fuis dans le vide, vers un néant encore plus anéanti.
10
Eux
Eux, ils m’ont enfanté, donné la vie. Je leur dois ma vie et ma place dans le monde. J’ai un immense respect pour eux, mais, qu’attendent-ils de moi ? Ils ne connaissent pas vraiment la personne ingrate que je suis. Je regrette souvent d’être ainsi. Je regrette aussi d’être amer, froid et distant envers eux ; mais, indubitablement, ils savent que j’apprécie énormément leur présence et leur soutien. J’ai peur de les décevoir, de les décourager. La corrosion s’est éprise de mon esprit, mes pensées sont rouillées. Ils croient connaître mes rêves, mes aspirations, mes passions…ils se trompent. Mon idéal de vie est inaccessible, car l’accessibilité est une perception en elle-même. J’aimerais tant leur assurer une bonne vie continuelle, mais tout est momentané. Eux, ils sont la vie, la possibilité. Eux, ils m’aiment inconditionnellement dans leurs conditions. Eux, ils sont là pour me projeter dans l’univers versatile. Eux, ils sont l’essence même de la vie. Eux, ils ne me voient pas courir, ils le ressentent.
11
Féru
Plus je raconte mon histoire, plus elle prend forme. Elle se bâtie autour de rien. Sa structure n’est pas structurée, car le structuralisme est une science de perceptions. Les structures donnent généralement des impressions de cadrage non justifiées. Je suis épris de l’envie de terminer maintenant mon histoire ni début ni fin, mais je perçois la nécessité d’aller jusqu’au bout des choses. Je me dois d’explorer d’autres dimensions de ma vie. Je dois parler de ces démons qui me hantent sans cesse, je dois les nommer, les identifier. Suivez-moi dans la décente de mes enfers…ou restez sans fin de la faim.
12
Moi
Moi, je suis si loin et si près de tout. Moi, je suis celui qui voit, qui entend, mais qui ne répond pas. Moi, je suis cloîtré dans mes idées, dans mes habitudes. Moi, j’ai peur de tout et de rien. Moi, je suis celui qui espère jour après jour que le téléphone sonnera ou que le courrier arrivera. Moi, je suis celui qui ère dans les rues désertes les soirs de pluie. Moi, je suis celui à qui je cache le plus de choses possible. Moi, je suis le témoin de mes pertes. Moi, je suis celui qui doute constamment. Moi, je suis celui qui perçoit les choses autour de lui, qui analyse le moindre signe. Moi, je suis celui qui rend la vie ardue, compliquée et illisible. Moi, je suis celui qui semble et qui n’est pas. Moi, je suis mon propre démon. Moi, je suis cloué sur place, sans parole. Les mots sont mes ennemis lorsque j’utilise la parole pour communiquer. Moi, je suis celui qui ne dit pas à Elle, à Lui et à Eux qu’il les aime. Moi, je suis moi par impossibilité. Moi, je recherche l’autre moi. Moi, je suis celui qui vous cherche, mais qui ne vous trouve jamais. Moi, je suis celui que vous croisez sur votre chemin et que vous ne remarquez jamais. Moi, je suis celui qui est assis à côté de vous dans le bus, dans la classe, dans l’hôpital, etc. Moi, je suis vous; nous sommes seuls au monde.
13
Halo
J’ai toujours voulu savoir comment les gens beaux se sentent dans leur corps. Ayant été obèse pendant plusieurs années déjà, je sais très bien qu’une personne ne répondant pas aux critères de beauté établis par la société se voit brimée dans toutes ses actions. Aujourd’hui, je ne suis plus obèse, et malgré tout, je me sens encore brimé et laid. Cela prouve admirablement que je suis contraint par les perceptions. Je perçois négativement les regards des gens envers moi parce qu’au départ, mon propre regard est mauvais. Hélas, je me rends compte qu’il y aura toujours des gens mieux que moi, plus beaux. J’en viens à me demander si ma nouvelle identité en valait le prix… Est-ce nouveau moi victime d’une américanisation culturelle qui me permet de continuer à vivre jour après jour sans sombrer dans la déprime ? Lui, consomme-t-il uniquement le produit que je suis devenu ? Elle, rejète-t-elle incontestablement la bête que je suis devenu ? Lui, m’accepterait-il quand même si j’étais resté la personne grosse, laide et timide que j’étais auparavant ? Ces questions m’harcèlent de semaine en semaine, de jour en jour, de minute en minute et de seconde en seconde. Mes perceptions sont mes démons.
14
Routine
Je cours, je cours et je cours encore. La vie me rattrape. Les ténèbres sont partout autour de moi, il fait toujours noir. Je fuis…mais fuis-je de quoi ? J’échappe aux années, aux mois, aux semaines, aux jours, aux heures, aux minutes et aux secondes. Les démons me rongent sans cesse. Je ne puis continuer à survivre. Je dois m’évader vers quelque nouveau horizon. Je continue à espérer mieux. Je rêve dans le noir.
15
Retour
Comment terminer mon histoire de perceptions sans vous décevoir ? Comment dire la vérité finale sans susciter votre émoi ou votre colère ? Comment en arriver à une fin potentiellement acceptable et bonne ? Comment vous prouver que la vie est une perception elle-même ? Comment vous expliquer le mal de vivre d’un certain Lui et le conservatisme d’une certaine Elle ? Comment dire qui je suis ? Comment écrire un récit sans le rapprocher de trop près de l’essai ? Comment vivre avec ces perceptions, ces impressions ? Ne cherchez plus, j’ai trouvé la solution à mes vertiges : ME TAIRE.
16
L’autruche
En effet, je suis un étudiant du collège parfaitement sain d’esprit qui est en mesure de discerner ce qui est bon ou non pour lui. Je vis une petite vie bien paisible. Je suis en parfaite santé physique et mentale. J’ai de bons amis et de bonnes connaissances. J’ai une bonne famille. J’ai une auto, un ordinateur, une imprimante, un chat de race, un cellulaire, un appareil-photo numérique, une résidence familiale et je suis satisfait. Je suis heureux et je me porte très bien.
FIN
Patrick BÉRARD
Windsor, Québec
Août 2003
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Ce pays perdu
Patrick BÉRARD
25-09-05 à 05:07
Complément au texte :
PATRICK BÉRARD
Ce pays perdu
Poème en prose
Texte libre
Septembre 2005
Cette course effrénée et effarouchée n’a cessé de causer ma perte grandissante depuis ton départ anticipé. Je ne puis m’arrêter pendant une seconde de te chercher toujours vainement. Je cours à ma dérision totale, chaque jour m’éradique. Je cours à ma perte incessante. Je suis seul au monde comme l’anachorète l’est. Aujourd’hui, l’anacoluthe me hante, m’agresse, me tue encore plus. Mon projet d’écriture coexiste avec mon désir écrit toujours désempli de véhémence et de velléité. Tout me désenchante, car je suis d’une génération défaite, mais fors oubliée. L’éventualité n’a plus de possibilité. Te revoir serait dangereusement méphitique…ta métamorphose vertigineuse occasionne le ploiement de ma quête : je me plie devant toi, je veux être à tes mesures hasardeuses. Je t’aime trop encore une fois. Cet amour pulsionnel me tue à brasier infernal. Même si tu n’existes point, j’ai besoin de te figurer. Mon Amour, tu n’es que le fruit émanant de ma fabulation toujours trop éclatée. Tu dois m’éliminer, car je me fonds et me répercute en toi.
Va-t’en…
Mon aliénation envers toi m’asservit toujours plus. Aujourd’hui, j’ai tenté de te remplacer… Je me suis éborgné devant ton successeur pleumé et trapu. J’ai compris que je ne pourrai jamais te subroger. Quel déshonneur de t’avoir travesti à ce point ! Tu étais tout et paradoxalement rien. Je n’ai pas su te reconnaître à travers notre amour diaphane, car la translittération complexe qui régissait nos deux vies transcendantes me dépassait. Cet autre présent n’est venu qu’entériner ta précellence.
Mais tu es parti, me laissant seul au monde avec cet horrible sentiment : l’abandon.
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Re: Ce pays perdu
Impressive
25-09-05 à 12:59
Hello Patrick,
merci beaucoup pour ces deux commentaires. Je les ai lus une fois et je me suis dit qu'il faudra que j'y revienne quand j'aurai la tête quelques peu plus vidée que maintenant... En tout cas les deux commentaires se complètent très bien.
Merci encore
Stefano
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